La maladie n’est pas que française. Elle touche désormais l’Europe.

Alors qu’elle rendait publique son projet de Règlement sur la protection des données caractère personnel et la vie privée, la Commission européenne justifiait ainsi sa réforme : "Cette initiative contribuera également à renforcer la confiance des consommateurs dans les services en ligne, ce qui donnera un coup de fouet salutaire à la croissance, à l’emploi et à l’innovation en Europe."

Dans leur devise nationale décidée par le congrès en 1956, les Etats-Unis d’Amérique ont placé leur confiance en Dieu*, puis ont couché leur devise sur chaque dollar américain.

Les français, quant à eux, ont structuré leur droit de l’Internet autour d’une Loi votée le 21 Juin 2004, dont il est dit qu’elle est "pour la confiance dans l’économie numérique".

Cette confianphilie n’est pas réservée aux autorités publiques.

Toute entreprise ou professionnel qui se respecte aujourd’hui se dit de confiance, voire tiers de confiance.

Pourtant la confiance ne se décrète pas.

Le plus souvent, les législateurs confondent confiance et sécurité, jusqu’à créer des usines à gaz désertées par les utilisateurs (Cf ; la signature électronique du Décret de 2001).

Or, la confiance est un sentiment, une croyance même, qui se gagne à force de temps et d’épreuves.

Alors méfiez-vous de celui qui se réclame de la confiance.

Car il est bien le dernier à pouvoir s’attribuer ce mérite.

Quant aux autorités publiques, si elles veulent créer la confiance, qu’elles prennent des lois et règlement simplement et correctement écrits, lisibles par tous, du citoyen au juge en passant par l’Avocat.

Que ces lois soient un cadre qui respire devant des Tribunaux efficaces composés de juges au nombre suffisant, assistés de services de police accessibles et disponibles.

Tout le reste n’est qu’illusion.

Olivier ITEANU

* In God we trust

Inspiré d'un article de Michel Authier Désillusion sur la confiance