Mon propos n’est pas de prendre position sur cet évènement. C’est un drame épouvantable pour ces deux personnes, leurs familles, leurs camarades, leurs proches, et certains diront pour la nation toute entière.

Non, mon propos est de comprendre pourquoi Sfr, sans que je le lui demande, a fait le choix de cette information pour me déranger dans mon intimité. Pourquoi cette info et pas les massacres des civils en Syrie, le bombardement d’autres civils kurdes par la Turquie intervenue ce jour même, le chômage, l’euro, les prénoms tendances de l’année 2011, le manque ou le trop plein de neige dans les Alpes, chaque sujet ayant mérité ce 29 décembre 2011 une alerte infos ?

On sait qu’aujourd’hui, la manipulation de l’information n’est plus de la cacher. A l’ère de Twitter et de Facebook et dans la quasi-totalité des pays de la planète, cacher l’information est mission quasi impossible.

Le citoyen, l’abonné Sfr, fait face au contraire à un trop plein d’informations.

De ce fait, la priorité à certaines informations est un choix éditorial, et même politique, à lui tout seul.

Dans le cas de Sfr et des deux légionnaires, la seule question est de savoir pourquoi Sfr a fait le choix de cette information là et pas d’une autre, ce 29 Décembre 2011, pour me balancer « alerte infos ».

Reprenons alors, l’information pour tenter de comprendre le critère retenu par Sfr.

Deux morts : est-ce le nombre de personnes tuées, deux, qui a déterminé Sfr a donné l’honneur d’« alertes infos » ? Si le critère est le nombre de personnes tuées, on peut alors penser que les centaines de civils massacrés en Syrie quotidiennement, mériteront trois, quatre voire plus de Sms par jour ? Si le critère est quantitatif, on peut s’attendre à ce que nos messageries explosent en quelques heures sous la pression des mini messages Sfr et de l’actualité mondiale qui compte des centaines de tués par jour.

Si ce n’est ce critère, ce doit être un autre ?

Deux morts français : ici, le critère est double et cumulatif, c’est le nombre de victimes et leur nationalité française. Cela signifie alors que n’importe quel forcené qui aura dégommé dans l’hexagone plus d’un quidam, n’importe quel père ou mère désespéré qui aura massacré leur famille de plus d’un enfant, n’importe quel accident de la route à plus de deux morts sur nos routes nationales voire n’importe quel règlement de comptes entre malfrats, aura le droit à alertes infos de Sfr. Là encore, préparons-nous au bombardement de nos messageries.

Si ce n’est ce critère, ce doit être un autre ?

Deux légionnaires français en Afghanistan : ici, ce serait l’Afghanistan qui mérite mon dérangement. Chaque soldat français, éventuellement chaque soldat de la coalition, évidemment pas les victimes Afghanes, sont les faits générateurs des expéditions de Sfr. Cela signifie t’il que Sfr soutient la guerre en Afghanistan, ce qui n’est pas une position unanime en France ou au contraire que Sfr condamne cette guerre, ce qui est un parti pris qui n’est peut être pas le mien ?

Si ce n’est ce critère, ce doit être un autre ?

Aucun critère : dernière hypothèse, Sfr se fait sa pub par son alerte infos. Chaque Sms, celui-là comme les autres, rappelle Sfr à mes bons souvenirs. Sfr me rend ce service gratuit car il sait que je lui en serai reconnaissant et il n’est pas besoin qu’il recueille mon accord préalable avant de m’imposer chaque alerte infos.

Insensiblement, on revient tout de même à la question initiale, pourquoi cette info et pas les massacres des civils en Syrie, le bombardement d’autres civils kurdes par la Turquie intervenue ce jour même, le chômage, l’euro, les prénoms tendances de l’année 2011, le manque ou le trop plein de neige dans les Alpes, chaque sujet ayant mérité ce 29 décembre 2011 une alerte infos ?

Il faut que Sfr s’explique et que nous comprenions pourquoi Sfr nous impose une info, un point de vue, sans nous lui ayons rien demandé.

Ou alors, il faut que Sfr arrête de nous emm…. avant que nous ne le quittions.

Dans l’intervalle, et après recherches, je suis désabonné de ce service dont je ne me souviens pas avoir fait le choix.

PS Merci à C.S. d'Ipessup de m'avoir signalé une faute grossière de syntaxe en tête du présent texte.