L'auteur est à la fois le sujet du droit d’auteur et le bénéficiaire des droits d’auteur, ce monopole légal conféré par la Loi à « celui qui fait acte de création ».

Les droits d’auteur, justement, qui s’étendent, se durcissent, 3 ans d’emprisonnement et 300.000 euros d’amende de peines maximales, contre ceux qui portent atteinte aux droits de l’auteur.

Mais un droit d’auteur qui ne sait plus comment composer avec le nouvel environnement numérique, réseaux haut débit et très haut débit généralisé, équipements numériques à forte capacité, téléphonie mobile numérique etc. … diffusé dans le public, notamment jeune.

Deux solutions s’offrent alors à lui

- Soit ne rien changer aux paradigmes du droit, avec toujours plus de répression, toujours plus de moyens donnés aux sociétés d’auteur, ces « juges et parties » à qui on laisse le soin de chasser du « pirate » (Cf. Loi Hadopi). La partie st perdue d’avance.

- Soit envisager une réorientation du droit d’auteur pour l’amener à se concentrer contre ceux qui exploitent sans droits et qui en tirent un avantage sans rémunération pour l’auteur, pour laisser les utilisateurs justes des travaux de l’auteur, utiliser ces travaux.

Mais avant d’arriver à cette solution, la seule qui tiendra dans le temps, il faut désacriliser ce droit d’auteur et son sujet, l’auteur.

On a déifié l’auteur pour en faire un « créateur ». Le mot est pourtant soigneusement évité dans le vocabulaire du code de la propriété intellectuelle.

Dans certaines traditions, le mot création est réservé à celui qui est seul capable de « créer » c’est à dire de bâtir ex nihilo, de rien, dieu ou toute autre entité mystique.

L’homme quant à lui ne crée pas. Il se limite à faire, à façonner, à composer, voire à reproduire sous une autre forme, mais il ne crée pas. Son inspiration issue de ses échanges, de son vécu, de son éducation, est en tout conscience ou non, au cœur du résultat de ses travaux. Sans les autres, pas de création.

L’auteur n’est pas un créateur : c’est un travailleur qui, comme tout travailleur, mérite salaire pour ses travaux. C’est tout.

A cette condition, celle de faire descendre l’auteur du piédestal où on l’a posé non sans arrière pensée, on pourra alors débattre de l’évolution inéluctable des droits de l’auteur pour le concilier avec le nouveau monde numérique qui est déjà notre quotidien.